L’offre de voiliers couvre un large éventail de tailles et de programmes, du petit dériveur aux énormes superyachts. Le but peut être de naviguer au long cours, de régater ou simplement d’apprendre à naviguer. L’un des principaux facteurs à prendre en compte lors de l’achat est de savoir exactement ce que l’on attend du bateau, ce qui permettra d’assurer le bon choix en termes de conception.
La grande différence entre un bateau à moteur et un voilier, évidemment, est que la principale source de propulsion d’un voilier est l’énergie fournie par le vent, bien que la plupart des voiliers, à l’exception des plus petits, soient équipés d’un moteur. Cependant, le fait qu’ils utilisent le vent signifie que les formes de coque, en particulier les œuvres vives, sont différentes de celles d’un bateau à moteur.

Sommaire
- Les bases de la navigation
- Types de voiles
- Principaux types de voiliers
- Types de gréements
- Types et formes de quilles
- Types de safrans
- Questions fréquentes
Les bases de la navigation
Avant de voir les éléments de conception spécifiques à un voilier, il est important que vous connaissiez certains principes de base. Les voiliers peuvent avoir une seule voile (la grand-voile) ou plusieurs. Plus loin, vous pourrez voir une description de toutes les combinaisons possibles, mais il est important de savoir que lorsque l’on parle de la grand-voile, c’est la plus grande du bateau. Elle est reliée au mât principal à plusieurs niveaux, et elle est liée à la bôme par son bord inférieur.
En utilisant la puissance du vent, la voile peut être réglée dans toutes les directions, y compris face au vent. Les principaux caps que peut prendre un voilier dépendent de l’angle avec lequel il prend le vent, le bateau est dit vent arrière, lorsque le vent vient de l’arrière du bateau, par vent de travers, lorsque le navire a le vent sur le côté et au près, quand le navire navigue avec des voiles très bordées et qu’elles forment l’angle le plus étroit possible avec la direction du vent, sans laisser pour autant les voiles faseiller. Cela signifie que si vous souhaitez naviguer vers l’endroit d’où le vent souffle, vous devrez naviguer en zigzag en virant de bord, au près serré. Pour que le bateau ne dérive pas au près ou au vent de travers, vous devez avoir une quille ou une dérive assez profonde pour servir de plan antidérive au bateau et ainsi réduire la dérive.
La technique pour naviguer au près est de virer, il s’agit de l’action par laquelle le bateau place son étrave face au vent jusqu’à ce que les voiles changent de côté, c’est-à-dire que les voiles se gonflent dans le sens opposé auquel elles étaient juste avant. Si vous laissez le bateau face au vent, les voiles seront simplement dégonflées et le bateau ralentira jusqu’à complètement s’arrêter. Au lieu de cela, lors d’une navigation vent arrière (avec le vent derrière vous) si vous désirez changer d’allure, vous devrez empanner et dans ce cas l’allure va changer sans la nécessité de passer l’étrave du bateau face au vent, cela veut dire que le vent passera par l’extrémité de la bôme ce qui fera changer la voile de côté. C’est pour cette raison que dans cette manœuvre l’équipage court plus de risque, surtout s’il y a beaucoup de vent, donc il est recommandé d’accompagner le mouvement de la voile.
Types de voiles
Il existe un large éventail de voiles, mais les plus fréquente sont :
Grand-voile: la plus grande voile, hissée au mât principal.
Voile d’artimon: voile du mât secondaire, hissée au mât d’artimon.
Génois : une voile triangulaire entre le mât et l’étrave, c’est-à-dire devant.
Trinquette: une voile qui se trouve généralement entre la grand-voile et le génois.
Spinnaker: souvent appelé spí, c’est une très grande voile dans un tissu très fin et avec un grand volume, on l’utilise surtout au portant.
Les voiles sont hissées au moyen de câbles et de bouts appelés “drisses”, puis contrôlées en tirant un cordage appelé “écoute”.
Principaux types de voiliers
Monocoque ou multicoque ?
L’une des principales différences entre les bateaux est le nombre de coques. La grande majorité des bateaux que l’on peut voir sont des monocoques, c’est-à-dire avec une seule coque. Les multicoques ont généralement deux (catamarans) ou trois coques (trimarans). Les multicoques sont généralement plus rapides (si on les compare aux bateaux de même taille et de spécifications similaires).
Dériveurs
Il s’agit de petits bateaux sans quille. Au lieu de cela, ils ont une petite dérive qui leur permet de remonter au vent. Ce type de bateau est populaire dans la formation, car il permet à l’apprenti d’avoir de meilleures sensations du vent. Généralement, ils ne sont pas stockés dans des ports mais à terre. Ils sont faciles à remorquer par une voiture relativement petite ou même sur le toit d’une voiture. Ils sont parfaits pour les emmener en voyage à des régates ou en vacances.
Voiliers de régate ou de croisière à la journée
Ces voiliers sont un peu plus gros que les dériveurs et contrairement à ces derniers, ils ont une quille, mais pas de place de port non plus. Ils sont souvent au mouillage ou sur des ports à sec, car ils sont habitués à sortir de l’eau sur des zones techniques ou sur remorque. Il est d’ailleurs facile de remorquer ces bateaux. Certains d’entre eux sont conçus spécifiquement pour participer pour la régate, tandis que d’autres le sont pour des croisières à la journée, des sorties en famille.
Bateaux de croisière
Certains voiliers sont conçus pour parcourir de longues, ils sont appelés « bateaux de croisière » et disposent généralement d’un intérieur aménagé. Ils sont plus conçus et construits pour le confort de l’équipage plutôt que pour la vitesse que le bateau peut atteindre. Vous pouvez également trouver des navires présentés comme voiliers performants, ce qui signifie que pendant la conception l’accent a été mis sur la vitesse. La grande majorité des navires de croisière ont un moteur qu’ils utilisent quand le vent tombe ou pour manœuvrer dans les marinas et dans les ports.
Les course-croisières
Les course-croisières offrent un équilibre entre les bateaux de croisière les plus lourds et les plus légers, tout en offrant un bon niveau de confort et d’aménagement. Ils sont tout aussi bien utilisés pour la régate que pour la croisière.

Bateaux de régate
Ces bateaux sont conçus spécifiquement dans le but de participer à des régates. Les aménagements sont beaucoup plus basiques que ceux des voiliers de croisière, et parfois ils n’auront même aucun aménagement. En général, le bateau sera plus léger et plus avant-gardiste, avec une plus grande utilisation de matériaux légers, tels que la fibre de carbone. En outre, ils utilisent les dernières technologies disponibles, à la fois dans l’équipement et dans les voiles pour lesquelles les tissus les plus légers sont utilisés pour rendre les bateaux plus rapides même si elles ont une durée de vie plus courte.
Voiliers classiques et traditionnels
Ce sont d’anciens voiliers, ou de nouveaux mais conçus dans le style “classique”, bien que souvent pas construits en bois, mais avec le même type gréement traditionnel et, souvent, beaucoup ont une voile carrée.
Les Fifty
Les voiliers Fifty sont conçus pour naviguer, une grande partie de la journée, au moteur et ont donc des voiles plus petites et une forme de coque conçue pour assurer un équilibre entre la navigation sous voiles et les performances du moteur. En général, ils ont des moteurs plus puissants et donc de meilleures performances au moteur que les autres voiliers et offrent souvent plus d’espace intérieur pour les aménagements. En revanche, sous voiles, ils n’offrent pas les mêmes performances que les voiliers spécialement conçus pour cela.
Megayachts
Grands voiliers conçus pour le confort luxueux, manœuvrés par des équipages professionnels. Ils ont des quartiers conçus exclusivement pour l’équipage, ainsi qu’un espace pour les propriétaires. En outre, la plupart du temps, ils incluent des éléments de luxe tels qu’une piscine à bord et des cabines dignes des standards de qualité d’une suite hôtelière.
Types de gréements
Les types de voile et de gréement énormément d’un voilier à l’autre mais certaines configurations sont plus appropriées que d’autres en fonction de l’utilisation qui sera faite du bateau.
Grément Bermudien
Le gréement bermudien est le plan de voilure le plus courant, c’est-à-dire une grand-voile triangulaire en arrière du mât et rattachée à la bôme.
Voile Aurique, ou gréement Marconi
La voile aurique comporte quatre côtés avec une forme trapézoïdale, attachée à un espar supplémentaire au sommet appelé vergue. En revanche, la voile Guayra diffère en ce sens qu’elle est hissée beaucoup plus verticalement et qu’elle a un angle plus aigu, ce qui leur donne un aspect bermudien lorsqu’elles sont hissées.
Gréement de sloop
Le gréement de Sloop, est le plan de voilure le plus commun. Il comprend un seul mât et deux voiles, la grand-voile et la voile d’avant. Le Sloop est dit « en tête » lorsque le cable (étai) sur lequel la voile est hissée est en tête de mât. Sur un grément fractionné, l’étai n’atteint pas le sommet du mât.
Cutter Sloop
Le gréement dit « Cutter » a également un mât et une grand-voile, mais le mât est légèrement plus avancé afin de permettre l’utilisation de deux voiles d’avant sur deux étais différents. Sur l’étrave est amuré le génois quand sur le bas étai est hissé la trinquette.
Ketch, Goélette ou Yole
Ces trois types de voiliers ont un gréement constitué de deux mâts, un mât principal et un mât d’artimon. Dans le cas du Ketch, le mât d’artimon est plus petit et se trouve derrière le mât principal, vers l’arrière du bateau. Le mât d’artimon de la yole est lui situé derrière le safre. Dans le cas de la goélette, le mât arrière est plus haut que le mât avant et il peut y avoir jusqu’à six mâts.
Gréement carré
Les principales voiles d’un gréement carré sont, comme son nom l’indique, carrées. Les voiles d’avant restent triangulaires, mais le mât principal (ou les mâts) pourra recevoir plusieurs voiles carrées, plusieurs espars pouvant supporter plusieurs voiles.
Types et formes de quilles
Il y a une grande variété de quilles et de safrans, chacun avec des caractéristiques particulières qui les rendent plus adaptés à certains types de navigation. La quille est l’épine dorsale de la structure d’un bateau qui participer à garder le navire à l’endroit, réduisant la dérive, tandis que le safran (ou les safrans, certains navires en ayant deux) permet de diriger le voilier. Le bateau est contrôlé par une barre à roue ou une barre franche.
Sur les dériveurs et sur les multicoques, le plan vertical qui évite de dériver, n’est pas lesté. Mais dans le cas de monocoques plus grands, ils ont des quilles lestées qui forment un bras de levier améliorant la stabilité du bateau. Plus il y a de poids dans la quille, plus la stabilité sera grande.
Les quillards
La quille aileron est la forme de quille la plus commune, c’est une quille étroite, unique, au-dessous du bateau, juste au centre. Elle contribue généralement, entre 30% et 45%, au poids du bateau. Elles sont très efficaces, mais ce n’est pas l’idéal pour les eaux peu profondes.
Les dériveurs lestés
C’est une variante associant une quille creuse moins profonde dans laquelle peut remonter une dérive lestée permettant de réduire le tirant d’eau et ainsi faciliter la navigation dans les eaux peu profondes.
Les quilles pendulaires
Cette quille longue avec un bulbe à son extrémité basse concentrant une grande partie du lest se trouve généralement sur les voiliers de course. En basculant le bulbe de la quille au vent, le bateau bénéficie d’un meilleur couple de rappel mais perd en plan antidérive. La quille pendulaire est donc souvent associée à une paire de dérives ou, plus récemment, à des foils qui remplissent la fonction antidérive.
Les biquilles
Les biquilles possèdent deux quilles peu profondes situées de chaque côté du plan médian de la coque. Leur principal avantage est la possibilité soit stable sur le sable à marée basse, en plus d’avoir un effet stabilisateur pour réduire le roulis. Il est plus fréquent de les trouver sur de petites embarcations, mais moins profondes, elles sont moins efficaces qu’une quille classique pour réduire la dérive.
Dérive pivotante et dérive sabre
Ces dérives sont mobiles et résistent l’échouage. En plus de cela, elles rentrent à l’intérieur de la coque du bateau, réduisant le tirant d’eau dans les eaux peu profondes, ou lorsque l’on s’approche de la côte. Les dérives pivotantes passent à travers une ouverture en fond de coque qui leur permet de descendre et remonter selon les besoins, tandis que les dérives sabre coulissent verticalement de haut en bas dans un puits.
Quille rétractable et quille relevable
Semblables à la dérive (quille pivotante) ou à la dérive sabre (quille rétractable), mais elles sont lestées pour participer à la stabilité. C’est un choix qui est intéressant pour naviguer dans les zones à faible tirant d’eau et on les trouve le plus souvent sur les petits bateaux de course ou à contrario les maxi-yachts.
Types de safrans
Safran en arrière de la quille
Il est courant de trouver cette disposition de safran sur les bateaux les plus traditionnels. L’ensemble est facile à construire, est particulièrement solide, et est peu susceptible d’accrocher des casiers ou d’autres obstacles flottants similaires. Cependant, ils ont une forme moins efficace, ce qui signifie que la barre a tendance à être plus dure et doit prendre plus d’angle pour être efficace, ce qui augmente la résistance et donc ralentit le bateau.
Safran suspendu
Vous constaterez que la grande majorité des voiliers construits depuis les années 1980 ont un safran suspendu. La pelle est généralement construite autour d’un axe métallique qui remonte dans un tube à l’intérieur de la coque. S’il est bien conçu, il s’adaptera parfaitement au bateau et offrira donc un excellent contrôle. Le sur tableau arrière est une variante du safran suspendu, fixé sur des ergots à l’arrière du bateau.
Safran sur skeg
C’est un type de gouvernail qui est à mi-chemin entre le safran fixé à la quille et le safran suspendu, il possède une extrémité sous la coque à laquelle s’unit la partie inférieure du gouvernail. On pense souvent qu’il s’agit d’un système solide, mais cela dépend de la qualité de la liaison avec la coque.
Bisafran
Vous trouverez bien sûr deux safrans reliés entre eux sur la plupart des catamarans, mais aussi sur les monocoques modernes. Ce type de direction a tendance à être plus efficace que le mono-safran, il permet un meilleur contrôle. Cependant, le bateau sera moins réactif au moteur, le flux de l’hélice passant entre les deux safrans.
Voici d’autres questions fréquemment posées au sujet des rangements en bateau :
QUELLES SONT LES DIFFÉRENCES ENTRE UN MONOCOQUE ET UN MULTICOQUE ?
Un multicoque est un bateau à voile ou à moteur composé de plusieurs coques, généralement deux ou plus. Le mot « multicoque » fait référence à la présence de plusieurs coques sur le bateau, contrairement aux monocoques qui n’ont qu’une seule coque. Les multicoques sont connus pour leur stabilité et leur capacité à naviguer à des vitesses élevées, grâce à leur configuration à plusieurs coques qui leur permet d’avoir une surface plane d’appui plus importante que les bateaux à une coque. Ils sont souvent utilisés pour les courses en mer et les traversées.
QUELS SONT LES PINCIPES DE BASE D'UNE VOILE ?
Si une voile n'est pas totalement gonflée, elle n'est pas totalement propulsive. A l'inverse, une voile trop bordée perd aussi de sa puissance. Aux allures de près le but du jeu consiste donc à border les voiles à la limite du faseyement, lorsqu'elles sont juste gonflées.
QUELS SONT LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DU GRÉEMENT D'UN VOILIER ?
Le gréement est constitué de l'ensemble des espars (mâts, vergues, bômes, tangons, etc. ), cordages (manœuvres courantes : drisses, écoutes, etc. et manœuvres dormantes : étais, haubans, etc. ) servant à régler, établir et manœuvrer la voilure.
Note de l’éditeur : cet article a été publié par Gaël Pawson le 31 mai 2024, mis à jour et adapté en mai 2025 par François Trégouët.